Tout Alger au secours de Bab-el­Oued
rideau
isly pendant la guerre d'algerie
Il est 14 h 15. La foule commence à se masser sur le plateau des Glières. Les moyens matériels mis à la disposition du 4° R.T. se révèlent très vite insuffisants. Il n'y a de chevaux de frise que pour le boulevard Carnot, la rue Alfred-Lelluch et la rampe Bugeaud. Celui de la rue d'Isly est trop court. Les tirailleurs du lieutenant Ouchène Daoud sont très vite en contact avec les manifestants. Un barrage militaire mis en place rue Charles-Péguy entre les facultés et le plateau des Glières a été emporté à coups d'amicales bourrades dans le dos et de baisers féminins. Sur le boulevard Laferrière, entre le monument aux morts et la grande poste, la foule grossit. Par milliers, les Européens répondent à l'appel de l'O.A.S., se massent sur le plateau qui semble leur avoir été abandonné. Les slogans relaient les Marseillaise qui fusent aux quatre coins des Glières. On entonne les Africains. Le cortège se forme. En tête, de très jeunes gens, presque des gosses, en blue-jean et chemise rose ou bleu ciel brandissent des drapeaux tricolores. Hommes, femmes, enfants les suivent. Car on est venu en famille. Il y a même des vieillards qui marchent à petits pas. Le succès de la manifestation dépasse tout ce qu'on pouvait attendre. Tout Alger est descendu pour voler au secours de ceux de Bab-el­Oued.
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La rue d'Isly